La belle vénéneuse …
Ô charmes vénéneux qui ne savent plus être,
Ô léthargique perfusion,
Cessez votre travail, ne faites plus un mètre,
Soyons purs à l’extrême onction.
Etienne Champollion
Amanita muscaria, fausse-oronge, amanite tue-mouches… est un champignon hallucinogène appartenant à la famille des Agaricacées (comme le champignon de Paris). Il est largement répandu dans l’hémisphère nord (Europe, Amerique du Nord, Inde …) jusqu’à des latitudes très septentrionales et jusqu’à 2 100 m d’altitude. Il pousse dans les sous-bois, notamment à proximité des bouleaux et des conifères avec lesquels il forme des mycorhizes (Association symbiotique entre des champignons et les racines des plantes). En Europe de l’ouest, on le trouve de fin août à fin novembre.
Son nom provient du Grec Amanos, une montagne de la Cilicie (Turquie) où il est abondant. Il est aisément identifiable avec son chapeau rouge, convexe, d’une dizaine de centimètres de diamètre couvert de petites verrues blanches. Le pied de couleur blanche se termine à la base par un bulbe arrondi entouré de bourrelets et porte un anneau.
L’homme exploite les propriétés hallucinogènes de l'amanite tue-mouches séchée depuis des temps immémoriaux pour modifier sa conscience au cours de rituels chamaniques. En effet, au cours du séchage, la concentration en muscimol et en muscazone (des alcaloïdes) augmente. Les hallucinations se manifestent de vingt minutes à deux heures après l'ingestion.
Mais ne vous tentez pas l'expérience cette "fausse oronge" est très dangereuse. Il faut savoir la préparer et connaitre les dosages (chaque personne réagit différement - comme toute drogue).
Vous risquez si vous ingérez cette amanite une intoxication qui se déroulera en 2 phases :
La première période d'excitation : On observe des troubles du comportement, de l'euphorie ou de la colère, de l'agitation, de la désorientation, du délire, des hallucinations …
Puis une seconde période de sommeil profond : Au premier état d'excitation succède une période de abattement voire un coma dans les cas graves.
Des signes digestifs mineurs tels que nausées, vomissements, diarrhée accompagnent parfois l'intoxication.
Il n'y a pas d'antidote.
Son nom vernaculaire de "tue-mouches" provient du fait que cette amanite fut utilisée en Europe comme insecticide ; Coupée dans du lait sucrée, elle attirait les mouches qui succombaient … mais il fallait faire attention aux animaux domestiques.
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