Les abeilles sont elles menacées de disparition ?
Malformations, troubles du système nerveux, désorientation, troubles du comportement,
les abeilles présentent toutes sortes de symptômes qui révèlent un état de santé fragile.
Certaines abeilles ne retrouvent pas leur ruche.
D’autres en sont refoulées parce que non reconnues par le reste du groupe.
C'est le constat de différentes études menées par l'INRA depuis une dizaine d'années …
Qui en est responsable ?
Les insecticides nouvelle génération :
♦ Leurs composants l’imidaclopride ou le fipronil, sensés protéger uniquement la plante, seraient aussi ingérés par les abeilles lors de la sudation des végétaux. Mais les effets nocifs de ces insecticides ne se limiteraient pas aux seules abeilles. Ces molécules présentent des dangers multiples pas encore assez évalués en particulier sur l’homme.
♦ Les agriculteurs qui ne respectent pas les consignent des fabricants et qui pulvérisent les produits aux heures chaudes de la journée, au moment où les abeilles sont en pleine activité.
♦ Certaines cultures OGM ont elles aussi été mises en cause car leurs semences produisent leur propre insecticide.
Le manque de biodiversité en cause :
Les monocultures engendrent de grandes périodes de disette suivies ou précédées de pléthore de nourriture. Les ruches dont les abeilles trouvent une source d'alimentation abondante (champ de colza par ex) se développent largement. Soudain, cette source se tarie sans que rien ne vienne la remplacer. Les colonies ne peuvent plus rien récolter et meurent littéralement de faim.
Des agents extérieurs connus :
♦ Des parasites comme le varroa évoqué en début d'année.
♦ De nouveaux prédateurs comme frelon asiatique dont nous avons déjà parlé ou le petit coléoptère, Aethina tumida, venu d'Afrique.
♦ Des Champignons parasites comme Nosema cerenae.
Et ne nous voilons pas la face, les comportements de certains apiculteurs heureusement peu nombreux.
L'apiculture est un métier et comme tel, l'apiculteur se doit de respecter les besoins de son "cheptel" malheureusement ce n'est pas toujours le cas.
♦ Certaines méthodes d’élevage intensives & productivistes sont discutables : Pour avoir plus de miel, certains récupèrent la totalité du travail de leurs ouvrières. A l'entrée de l'hiver ces dernières n'ont plus comme réserves que du liquide sucré (fourni par l'apiculteur) dépourvu de tous les nutriments (en particuliers des acides aminés) nécessaires à la bonne santé des avettes. Il n'est donc pas étonnant d'avoir au printemps suivant des colonies faibles …
♦ Notre abeille locale dite "la petite noire" n'est pas toujours très coopérative. Il arrive même qu'elle soit un tantinet agressive.
C'est pourquoi de nombreux apiculteurs ont préféré travailler avec une abeille "fabriquée" : La Buckfast beaucoup plus douce et productive mais également beaucoup plus fragile.
♦ Pour pallier au manque de nourriture engendré par les monocultures, les apiculteurs emmènent leurs ruches en transhumance. Cette technique entraîne une augmentation de l'activité des butineuses donc une plus grande fatigue et provoque un stress énorme sur les colonies. En effet, les ouvrières doivent s'adapter à un nouveau lieu : Nouveaux repérages, nouveau biotope, nouvel environnement … sans compter les troubles liés au voyage lui-même.
En dernier ressort le comportement de tout un chacun
♦ Nous sommes nombreux à aimer fleurir notre jardin, malheureusement de nombreux hybrides (plus jolis, plus colorés, plus …, plus …) ne sont ni nectarifères ni même mellifères. D'autres plantes "importées" comme le buddleia ou arbre à papillon sont inadaptées aux langues (trop courtes) de nos abeilles locales. Certains végétaux sont même dangereux pour les abeilles (Cf art. sur les tilleuls)
♦ Nous utilisons également des insecticides …
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En conclusion, le seul responsable de cet état de fait c'est l'Homme (être humain)
qui bouleverse son éco-système,
introduit de nouveaux prédateurs contre lesquels l'abeille est impuissante
lui impose des contraintes de productivité …
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