Mégachiles ou abeilles découpeuses de feuilles

Les Mégachiles ne transportent pas le pollen sur les pattes arrières, comme font les Bombus et Apis Mellifera. C'est plutôt sous leur abdomen que l'abeille mégachile accumule le pollen. Elle frotte ses brosses ventrales sur les fleurs pour le capter et l'amener au nid. Ces abeilles ont des tailles, formes et couleurs variées, mais elles sont souvent velues et dotées de fortes mandibules.
Communes sur les fleurs en été, on les voit parfois découper des morceaux de feuilles et les transporter en plein vol vers leur terrier pour édifier le nid dans lesquelles elles déposeront leurs œufs …
Ces nids peuvent être bâtis soit dans des tiges de plante creuse comme les bambous soit dans des fentes d'écorces, de bois mort, de poutres, dans d'anciennes galeries creusées par d'autres insectes, dans des trous dans la roche ou dans une constructions, mais le plus souvent dans des galeries creusées dans le sol. Les abris sont généralement composés d'une seule et longue série de cellules, construites de façon séquentielle, du fond de la galerie vers l'extérieur.
La femelle dispose un approvisionnement en nourriture (pollen et/ou mélange de nectar et pollen qui constituera une bonne source de protéine pour les larves) dans chaque cellule, puis ferme cette cellule par une cloison qui la séparera de la suivante. Cette cloison est assez perméable pour laisser passer l'oxygène nécessaire à l'œuf puis à la larve. Une fois sortie de l'œuf la jeune larve consacre son temps à se nourrir, puis après une mue elle forme un cocon et une pupe (stade intermédiaire entre l'état de larve et celui d'imago au cours de la métamorphose) et entre plusieurs mois en hibernation.
Des œufs pondus en dernier (c'est-à-dire les plus récents) émergeront en premier les jeunes adultes (Un peu comme le LIFO comptable – Last In, First Out).
Au printemps, les mâles (généralement plus petits que les femelles) émergent les premiers. Ils mourront peu après l'accouplement. Les femelles leur survivront quelques semaines, le temps de construire de nouveaux nids semblables à ceux dans lequel elles sont nées.
Comme toutes les abeilles, les mégachiles semblent en régression du fait des pesticides, de la disparition de leur aire d'approvisionnement et de leurs habitats (Vieux-bois, arbres morts, bâtiments modernes dépourvus d'anfractuosités, imperméabilisation des sols urbains etc …) .
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Photos de Barbol/Isidro Martinez