Du venin d’abeille pour détruire le virus du SIDA ...
Des chercheurs américains de la Washington University ont démontré la capacité de la mélittine, toxine contenue dans le venin d’abeille, à détruire le virus du SIDA. Couplée à des nanoparticules, la mélittine s’attaque au VIH sans porter atteinte aux cellules saines. Un gel vaginal préventif pourrait notamment voir le jour.
Les abeilles n’ont pas fini d’être utiles à l’homme. Outre leur rôle bien connu en faveur de la biodiversité, ces insectes pourraient être à l’aube d’une avancée importante dans la lutte contre le virus du SIDA. La mélittine, toxine présente dans leur venin a la propriété de perforer l’enveloppe protectrice du VIH pour ensuite le détruire. C’est ce qu’ont démontré les chercheurs de la Washington University de Saint Louis aux Etats-Unis.
Dans une étude parue en mars dernier, les scientifiques ont mis en évidence un procédé inoffensif vis-à-vis des cellules saines. Leur idée a été d’associer la mélittine à des nanoparticules dotées de « pare-chocs » moléculaires. Lorsqu’elles rencontrent ces nanoparticules, les cellules saines, plus grosses, rebondissent et passent leur chemin. A l’inverse, le VIH étant bien plus petit, il traverse ces « pare-chocs » et se retrouve alors au contact de la mélittine.
Promesses et prudence
De cette avancée naissent plusieurs espoirs. Si les traitements antirétroviraux empêchent la multiplication du virus a posteriori, les nanoparticules le détruisent et permettent donc d’agir de façon préventive. Dans cette optique, un gel vaginal pourrait être élaboré afin d’éviter les contaminations, notamment dans les pays où la prévalence du VIH est élevée. « Nous nous attaquons à une propriété inhérente au VIH », souligne le Dr Joshua L. Hood, principal auteur de l’étude. « Théoriquement, il n’y a pas moyen pour le virus de s’adapter à cela ».
Le scientifique juge qu’il serait également possible d’effacer toute trace du virus dans le sang en injectant par intraveineuse la combinaison de mélittine et de nanoparticules. Et parce que celle-ci s’attaque indistinctement aux membranes protectrices de différents virus, le Dr. Hood estime par ailleurs que les hépatites B et C y seraient également vulnérables.
Encourageants, ces premiers résultats méritent de rester prudent quant à leurs applications concrètes futures. Pour parvenir à des débouchés probants, les chercheurs du Missouri ont toutefois une carte en main. Les nanoparticules présentent selon eux l’avantage d’être facilement fabricables en quantité suffisante en vue d’essais cliniques.